L'histoire du chapeau panama


Les chroniqueurs racontent qu’à l’arrivée des conquistadors dans certaines villes de la côte équatorienne, ceux-ci furent effrayés en apercevant les natifs avec des « ailes de chauve-souris » sur la tête. En réalité, il s’agissait de feuilles tissées d'un palmier permettant actuellement la confection du Panama. Vers 1630, l’espagnol Francisco Delgado découvrit que les natifs possédaient une habileté exceptionnelle pour tresser la fibre végétale et eut l’idée de transformer les monstrueuses « ailes » en « tocas » (toques) de religieuses. D’où le nom de « toquilla » (petite toque).


Le premier exemplaire du chapeau en fibre toquilla, tel que nous le connaissons actuellement, fut confectionné en 1630 ; néanmoins, l'Équateur n'a commencé à les exporter qu’à partir du XIXe siècle.

Le chapeau équatorien s'est ainsi transformé en synonyme d'élégance en Europe. En 1855, le français Philippe Raimondi résidant au Panama a présenté plusieurs échantillons lors de l'Exposition Universelle de Paris. Les français ont été impressionnés par la finesse de la matière et dans un court laps de temps, le chapeau s’est imposé comme accessoire indispensable pour bien s'habiller. Son utilisation s’est répandue parmi la royauté quand l'empereur Napoléon III s'est montré coiffé de l’un d’eux.​

En 1880, l'ingénieur français Ferdinand de Lesseps entreprit la construction du Canal de Panama. Les photos en noir et blanc de l'époque montrent les ouvriers portant le célèbre chapeau, car il était le mieux adapté aux conditions climatiques du pays. Une photo, prise et publiée dans la presse internationale le 16 novembre 1906, montre le président américain Théodore Roosevelt exhibant un élégant chapeau de Montecristi lors de sa visite des chantiers du canal interocéanique. Elle sera à l'origine de la dénomination erronée à travers laquelle le chapeau sera désormais connu, car la presse n'a pas hésité à communiquer que le président arborait « un typique chapeau de Panama ».​

Il convient de souligner que le terme « Panama » ne désigne plus un lieu géographique, mais un type de chapeau : celui tissé avec des fibres naturelles et confectionné uniquement dans certaines villes d’Équateur.​

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La chapellerie De punta en blanco®, située à Paris, propose à ses clients non seulement une large gamme de chapeaux Panama dans différents styles et couleurs, tissés ou faits au crochet, mais aussi une collection de couvre-chefs et accessoires pour l'automne-hiver. Un chapeau est indémodable et demeure un accessoire qui complète une tenue. Tout le monde peut en porter un : il suffit simplement de trouver celui qui s'adapte à votre visage. Vous n'aurez que l'embarras du choix parmi nos multiples modèles.

Comment fabrique-t-on un chapeau panama?


Les fibres constituant la matière première pour la confection d’un chapeau Panama sont issues de la Toquilla (Carludovica Palmata), plante herbacée type palmier (famille des Cyclanthaceæ) qui pousse dans la zone néotropicale s’étendant du sud du Guatemala jusqu’en Bolivie. On utilise pour le tissage, en raison de la flexibilité de leurs feuilles, uniquement les espèces des zones montagneuses comprises entre le sud de Manabí et le nord de Santa Elena en Équateur.


Les jeunes feuilles pétiolées dénommées «cogollos» sont secouées pour les desserrer. Leur partie verte extérieure est retirée pour ne laisser que la partie centrale couleur ivoire. À l’aide d’un objet métallique pointu, les feuilles sont transformées en fins filaments. Plus les fils sont fins, plus le tissage du Panama sera délicat.

Les fibres sont cuites dans de l’eau bouillante et séchées à l’air libre en évitant l’exposition au soleil, tout en les secouant régulièrement afin d’éviter qu’elles ne collent.

Le tissage, depuis le centre de la calotte jusqu’au bord, peut prendre aux artisans quelques jours, plusieurs semaines, voire plusieurs mois en fonction de la finesse recherchée. La rosace au sommet de la calotte du chapeau Panama est la garantie d’un travail manuel et non industriel. Pendant le tressage, les fibres doivent être constamment humidifiées.

La trame du tissage d’un Montecristi, chapeau éponyme de la ville de Montecristi dans la province de Manabí, résulte de l’entrecroisement des fils deux à deux. Le tisserand est debout et penché sur son ouvrage. Comme les fibres prennent des colorations différentes lors de leur préparation, seules celles couleur ivoire sont sélectionnées, d’où la grande homogénéité de ce type de chapeau. Les fibres ne peuvent être tissées que très tôt le matin et en fin d’après midi, quand l’air est frais et humide, ce qui évite ainsi leur rupture.

La trame d’un tissage Cuenca (ou Llano) résulte aussi de l’entrecroisement des fils deux à deux, mais le tisserand est assis. L’aboutissement de la trame est un dessin en chevrons. Pour le tissage de la trame Brisa, les fibres sont passées une à une et dessinent de petits carrés. Les artisans font aussi du crochet avec ces fibres. Plus le diamètre du crochet est petit, plus la maille sera fine.

Les différentes étapes pour la finition d'une cloche sont :

Achever le pourtour du bord.

Ajuster les fibres du pourtour du bord pour éviter qu’elles ne se détachent.

Couper les fibres qui dépassent avec une paire de ciseaux ou avec une lame de rasoir.

Laver à l’eau avec un peu de savon pour enlever les traces de manipulation.

Blanchir.

Frapper avec un maillet en bois pour améliorer son aspect général en augmentant sa souplesse.

Sécher à l’air libre.

Repasser la cloche sur un moule rond en bois avec un fer à repasser chauffé au charbon de bois pour atteindre la taille voulue et rendre la surface la plus lisse possible.

Placer la cloche sur la forme souhaitée et l’introduire dans une presse à chapeaux qui, par l’action de la chaleur, de la vapeur et de la pression, lui donnera son apparence définitive.

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